Ben Herbert Larue, cet ogre affamé de mots, qui se goinfre de phrases sorties de son imagination sensible, impressionne. Avec lui, tout fait ventre. Ou plus exactement, tout est absorbé de façon théâtrale avec une justesse de diamantaire. Dans un élan à la sensibilité d’éponge, il nous offre son rire et sa poésie comme un onguent parfumé dont il est doux de s’imprégner. Athlète de la scène, formé au monde du cirque et celui du théâtre, il assaisonne la soirée en l’éclairant des couleurs toniques et légères, que sont celles de toute vie.

Partageant le cynisme et l’amour avec intelligence, le delirium tremens devient vite très épais et plonge les spectateurs, comblés par ces agapes du cœur, dans un rire grand-guignolesque réconfortant et salvateur. Yves Jamait dit d’ailleurs de lui : « Des fois ça chante, des fois ça slam et les braises de sa voix cramée peuvent brûler l’âme de ceux qui s’approchent un peu trop près de l’émotion. C’est le volcanique Ben Herbert Larue, qui vient vous toucher de sa lave… Un homme à suivre. »