On l’a chiffonnée, écrasée, puis jetée comme un vulgaire papier. Regardez-la ! Celle qui, jadis, était la reine des soirées, ressemble désormais à une étrange araignée en talons. Mais tremblez ! Car Kerttu-Katariina Inkeri Anneli Henriikantytär Ylä-Töyrylä, cette professionnelle du tricot, nous revient de sa forêt gelée et elle n’a pas dit son dernier mot. Jatta Borg a su développer toute une matière acrobatique autour des équilibres et de la contorsion, de formidables outils d’expressions pour incarner le personnage de Kerttu.

Cette créature au corps tordu, coincée dans des postures improbables nous parle d’abord avec son corps. La voix et les mots arrivent ensuite, sous forme de chansons finlandaises ou de petites histoires absurdes qui, au passage, rétabliront la vérité au sujet du Père Noël et de la vodka ou encore des lutins et des femmes. En définitive, Kerttu n’est pas le personnage du spectacle, elle est le spectacle ! L’hiver en juillet est un solo à l’envers où l’absurdité se contorsionne entre équilibres et conneries à roulettes.