Ce n’est ni une lecture, ni un concert, c’est une tuerie. Buffalo est basé sur un entretien avec Franck H. Mayer, dernier chasseur de bisons. Il explique comment, en une décennie (1870-1880), il se livre, lui et tant d’autres à une chasse intensive qui a failli éradiquer l’animal des territoires américains. Une tuerie, arme de colonisation comme l’explique alors au narrateur un général de l’armée : « Mayer, c’est seulement quand l’indien sera absolument dépendant de nous pour tous ses besoins qu’on pourra le maîtriser. Pour le buffalo, il est trop indépendant. Mais, si on tue le buffalo, on conquiert l’indien. Ça paraît plus humain de tuer le buffalo… »

Source de questionnement sur le drame ordinaire du choix, c’est la posture d’un homme s’inscrivant dans une société en marche. Ce mouvement qui, encore aujourd’hui, nous amène à faire le choix de notre place dans notre environnement, qu’il soit éthique, social ou économique. Utiliser la musique comme un costume, comme bruit d’un monde qui emporte ou soulève. À ses côtés, la parole, qui contrarie, s’immisce ou s’harmonise, c’est de façon organique qu’elles se mêlent, cherchant à ne faire qu’une.