Mes amitiés à votre mère

C’est une référence. Un maître de la chanson dont ses confrères admirent les talents de fabuliste, de portraitiste, de fantaisiste. Lui seul sait ainsi raconter, sur fond de ritournelles, le serviteur dévoué de l’assassin, le croque-mort qui a un petit creux, la chauve-souris amoureuse d’un parapluie, le marchand de chaussures en reptile saisi par le désir… De sa voix élégamment éraillée, il fait entendre des confessions improbables. Ajoutons à cela qu’il aime mettre ses chansons en scène et n’hésite pas à incarner les personnages de ses chansons : un spectacle de Thomas Fersen est toujours une fête.

« Seul en scène, je passe sans rompre le fil du récit, des monologues parlés aux monologues chantés, chansons de mon répertoire ou inédites, en glissant derrière le piano. Ma conception de la scénographie me porte tout naturellement à la débarrasser de ses artifices, à affiner ma relation avec la salle. Mais aussi à refuser tout ce qui contraint le jeu, à rejeter l’image figée au profit de l’image vivante, incarnée, créée dans l’instant par le mot, le silence, le geste, dans la tentative de montrer l’invisible au cœur de l’espace théâtral. »